" La guerre c'est moche "

4h30 le réveil sonnera, c'est une certitude.

Et quelques instants plus tard, il faudra réhabituer ses petites paupières à la lumière artificielle de la chambre, de la salle de bain, de la cuisine, de la chambre (j'ai oublié une chaussette), de la cuisine (j'ai oublié mon casse-croûte), de la salle de bain (le robinet merde !), de la chambre (qu'est ce que je cherchais moi déjà ?), et enfin les doux néons de l'Usine (Les clefs du casier !!!).

" 'Onjour... "
" 'A va ... "
" 'Jour ... "

Être poli au travail à 5 heures du matin est, croyez moi, un très très dur labeur.

1h30 plus tard, après avoir manqué de blesser deux ou trois collègues, et avoir fortement compromis la rentabilité de la production en cours, le sous-marinnier émerge.

" Ohhhhh ! Ponchoureuh !!! "
" Mais on s'est déjà vu tout à l'heure ... "
" Ah... ponchour quand même ! "
°oO ( Abruti ... )
" Tu sais ce qu'il te dit l'abruti ?!!! "
" Comment ? "
" Ah... euh... rien. "

On continue alors de travailler, avec l'impression de trainer un boulet derrière soi.

L'estomac ne s'est toujours pas mis en place, qu'un sympathique collègue, fumeur bien évidemment (sans ça il serait tout de suite plus antipathique), a la bonne idée de venir nous compter choses et autres sur sa vie, mais aussi et surtout, sur le travail.

" T'en penses quoi des 5 x 8 ? " (Avec un beau nuage de fumée à chaque fin de phrases)

Et là c'est la gerbe au fond de la gorge, et on se souvient de la veille.
On se dit que si on avait une cholie MG 42 à la main, on se ferait un plaisir de faire un "couché bloqué" à travers le fumigène pour calmer son collègue adepte de la gitane maïs.

Mais ce n'est qu'un jeu.
Un jeu sur lequel je m'éclatais il n'y a pas si longtemps, à tout casser il y à 7-6 heures.

J'étais content de rire avec mes amis du camp de l'ARKeuh.

" Allez reste ! "
" Encore une allez ! "
" C'est mort !!! "
" Allez !!! "
" Bon d'accord "

Et ça repartait pour un tour, un tour de 30 minutes.
30 minutes dont ne pourrait disposer Morphée.
30 minutes de pirouettes, de cascades, et surtout de culbutes intenses dans les couchetteuh.
Tout en sachant que le lendemain matin serait déjà très pénible, et qu'il le serait encore plus avec 30 minutes de moins pour dormir.
Mais c'est comme ça...

Alors une petite dédicasse à tout ceux comme moi, qui doivent se lever tôt, dont les amis se couchent tard, et où il faut souvent faire concession du sommeil, pour s'éclater un peu plus au soir.

Et je tiens à féliciter et remercier tous ceux qui restent quand un doux " C'EST MORT " résonne de ma part, dans vos casques.